LONDRES (Reuters) - Eliminées il y a un an en demi-finale de la Coupe du monde de football féminin, l'équipe de France a encore chuté lundi à ce stade de la compétition mais cette fois-ci aux Jeux olympiques, face au Japon (2-1).
En finale, ce ne seront pas les Bleues mais bien les championnes du monde en titre qui disputeront l'or aux Américaines, qui ont battu les Canadiennes 4-3 après prolongation dans l'autre demi-finale.
La France affrontera donc le Canada jeudi pour tenter d'obtenir la médaille de bronze (12h00 GMT).
En finale, ce ne seront pas les Bleues mais bien les championnes du monde en titre qui disputeront l'or aux Américaines, qui ont battu les Canadiennes 4-3 après prolongation dans l'autre demi-finale.
En refaisant le film de la rencontre, les Françaises pourront nourrir des myriades de regrets car à onze minutes du coup de sifflet final, Elise Bussaglia a manqué un penalty qui aurait pu être synonyme de prolongation.
"C'est pire qu'une déception", a confié à Reuters l'intéressée, les mots enfouis dans la gorge, rares et douloureux.
"On est mené 2-1 et je rate un penalty parce que j'ouvre trop mon pied. C'est rageant. On passe à rien d'une finale olympique et pour la majorité d'entre nous, cette occasion ne se représentera pas", a ajouté la joueuse de l'Olympique Lyonnais.
Sa capitaine Sandrine Soubeyrand, 38 ans, fait plus que jamais partie de cette liste de joueuses qui ne connaîtront pas la saveur d'une médaille d'or aux JO.
"Mes sentiments sont mélangés après ce match à deux visages. On est déçu parce qu'on se voyait aller au bout. On ne peut pas dire qu'elles ont volé leur place en finale car on a manqué d'efficacité. Et puis, la gardienne japonaise était en état de grâce", a-t-elle souligné.
Tout avait pourtant si bien commencé dans l'un des temples du football britannique, Wembley, rempli pour l'occasion de 61.500 spectateurs venus admirer ou découvrir la version féminine du sport le plus populaire du monde.
Prudentes au coup d'envoi, les Bleues ont d'abord abandonné à leurs adversaires la possession du ballon avant de les malmener en contres en s'appuyant sur la vitesse de pointe d'Elodie Thomis.
En à peine un quart d'heure, cette stratégie attentiste a commencé à montrer des premiers signes d'efficacité, Louisa Necib se retrouvant à deux reprises dans une position idéale pour ouvrir le score.
Solides jusque-là en défense, les protégées de Bruno Bini ont toutefois craqué une première fois sur un coup franc tiré à une trentaine de mètres de leur ligne de but, à la demi-heure de jeu.
Gênée dans les airs par la trajectoire flottante de la frappe japonaise en cloche, la gardienne de l'équipe de France Sarah Bouhaddi a en effet laissé filer un ballon précieux derrière elle et dans un cafouillage indescriptible, Yuki Ogimi a propulsé le ballon dans les filets (32e).
"La balle arrive et je fais une faute de main. Cette erreur nous a peut-être coûtée la qualification", a expliqué à l'issue de la rencontre la portière de l'OL, "très déçue et surtout frustrée".
"51-49 ET LA PRIME AU SORTANT"
Sonnées par cette ouverture du score rageante, les Françaises se sont alors ruées vers l'attaque, sans réussite jusqu'à la pause.
Dès le retour des vestiaires, les Bleues ont bu le calice une nouvelle fois sur un coup de pied arrêté, à la réception duquel Mizuho Sakaguchi est venue placer une tête croisée splendide prenant à contre-pied Sarah Bouhaddi (49e).
Contrariée mais loin d'être abattue, l'équipe de France s'est remise dans le sens de la marche très rapidement, notamment grâce à Marie-Laure Delie, qui trois minutes plus tard aurait pu marquer si elle n'avait pas manqué son face-à-face avec la gardienne nippone.
Les entrées conjuguées à l'heure de jeu d'Eugénie Le Sommer et de Camille Abily ont débloqué la partie en apportant une touche technique non négligeable, et à la 70e, encore une fois, sans une parade de la gardienne japonaise assurée, Louisa Necib aurait pu débloquer le tableau d'affichage.
Le dernier rempart de la défense a bien fini par craquer mais peut-être un peu trop tard, à la 76e, lorsque, pleine de sang-froid, Eugénie Le Sommer a placé une frappe instantanée dans la lucarne nippone (76e).
Très en vue depuis son entrée sur la pelouse, la joueuse de l'OL s'est à nouveau illustrée à peine quelques minutes plus tard en provoquant un penalty.
Mais comme s'il était écrit que la France serait maudite lundi à Wembley, Elise Bussaglia a manqué l'égalisation en tirant juste à côté du poteau droit.
Dans les dix dernières minutes de jeu, les Bleues ont tout donné, tout tenté, portées par un public britannique qui n'aurait pas dit non à une prolongation.
Survoltées, capables d'égaliser, les Françaises ont toutefois fracassé leurs rêves de finale olympique contre la défense japonaise, au grand dam de leur entraîneur Bruno Bini.
"En deuxième période, on n'a pas concédé une seule occasion", a-t-il commencé par dire.
"En fait, en résumé, c'était très serré, comme dans une élection: il y a eu 51-49 et la prime au sortant", a ajouté le sélectionneur, toujours prêt à faire un bon mot.
Edité par Simon Carraud
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