mardi 23 juin 2015

« L'équipe de France peut battre n’importe qui »

Louisa Necib lors du premier match contre l'Angleterre, le 9 juin dernier.
Louisa Necib lors du premier match contre l'Angleterre, le 9 juin dernier.

Les Bleues se préparent à disputer la rencontre la plus excitante depuis le début du Mondial 2015 au Canada. Vendredi, au stade olympique de Montréal, les coéquipières de Louisa Necib vont défier l’Allemagne, double championne du monde et octuple championne d’Europe. Alors que le palmarès de l’équipe de France reste encore vierge, la milieu de terrain internationale de l’OL, de retour dans le onze de départ en huitièmes de finale, a confiance en son équipe. 

Comment jugez-vous votre Coupe du monde pour le moment ? Pour le moment, tout va bien. Je suis contente d’être ici, que l’on soit qualifiées en quarts de finale. C’est un soulagement de l’avoir fait et je pense qu’on se devait de le faire. Le groupe monte en puissance et je suis contente de constater que l’on élève notre niveau de jeu. Les matchs importants arrivent maintenant. 

Après le match contre la Corée et après vous avoir mise sur le banc face au Mexique, Philippe Bergeroo a dit qu’il vous avait « tendu la main ». Vous en aviez besoin ? J’ai besoin de la confiance du coach, c’est normal. Je le prends bien. Je me sens bien dans le groupe, et j’ai envie de rendre à l’entraîneur tout ce qu’il m’apporte. 

Vous avez été blessée plus de deux mois entre début février et mi-avril. Comment percevez-vous cette absence ? Cela a été très long. Contrairement à ce que l’on dit parfois sur la fraîcheur, je ne pense pas que d’être éloignée des terrains deux mois soit un mal pour un bien. Quand on est blessé ainsi, il faut toujours trois-quatre mois pour revenir. Je ne pense pas d’ailleurs être encore à 100 % 

Que pensez-vous des Allemandes ? J’en pense plein de choses. Cela fait des années que l’on joue contre elles. On les connaît parfaitement. Mais cette rencontre est un quart de Coupe du monde et, donc, cela se jouera sur des détails, comme tous les matchs importants. 

Comment imaginez-vous cet affrontement ? Je ne sais pas, je ne l’ai pas encore joué ce quart. Cela va être un match technique, tactique, physique… Vous connaissez comme moi l’équipe allemande. Vous avez vu les oppositions France-Allemagne. Après, chaque match est différent, surtout dans une telle compétition. Vraiment, on ne peut pas prévoir une telle rencontre. 

Votre coéquipière Elodie Thomis a déclaré à propos de ce quart : « Cela va être la guerre ! » Je pense qu’Elodie fait référence au style de jeu des Allemandes, puissantes, physiques. Mais avant de parler de guerre, je préfère parler de la victoire, il faudra tout faire pour se qualifier.

Le 25 octobre 2014, les Bleues se sont imposées pour la première fois en Allemagne (2-0). Est-ce important avant le match de vendredi ? Je ne crois pas qu’il faille faire référence à ce match. Moi, je n’y penserai pas en tout cas. C’était une période particulière, un amical. Il n’y aura pas forcément les mêmes joueuses. Nous avons un quart de finale à jouer. Nous ne pouvons pas nous baser sur un match amical qui date de plusieurs mois.

Pour la première fois, vous arrivez avec le statut d’une des équipes favorites. Cela a-t-il pesé sur vous en début de compétition ? Je peux déjà répondre en mon nom : non ! Je ne pense pas du tout que cela ait joué. Il n’y a pas que pour l’équipe de France que les choses n’ont pas été faciles durant la compétition. Le groupe a beaucoup de complémentarité et de profils différents. Toutes les joueuses peuvent apporter. Depuis l’arrivée de Philippe Bergeroo, nous avons encore progressé et cette montée en puissance est normale.

Avez-vous le sentiment que la Coupe du monde débute vraiment vendredi ? Même si l’on n’a pas rencontré de grandes équipes jusqu’à présent, on sait que toutes les équipes sont dures à jouer dans un Mondial. L’équipe de France a énormément de qualités. Elle peut battre n’importe qui, mais elle peut aussi perdre contre n’importe qui.

Vous allez jouer encore au stade olympique de Montréal, dans une enceinte fermée, un peu étouffante, sur un terrain synthétique, comme depuis le début de la compétition, avec une importante communauté française. Est-ce un avantage par rapport aux Allemandes qui vont découvrir cette ambiance ? Je ne pense pas que cela sera un avantage contre les Allemandes. Les Sud-Coréennes avaient déjà joué deux fois ici. Elles n’ont pas eu l’avantage du terrain. Et puis les Allemandes ne se poseront pas ces questions. C’est vrai qu’il y a pas mal de Français. C’est bien, mais dimanche, j’ai aussi bien entendu les supporteurs coréens.

Avez-vous conscience de l’engouement qui commence à monter autour de l’équipe en France, notamment avec les bonnes audiences que réalisent W9 (record historique de 2,8 millions de téléspectateurs en huitièmes) ? Cela fait déjà quelques compétitions que l’on suscite des attentes, que le public espère que nous allions loin. C’est une fierté, un honneur et une motivation supplémentaire de voir les gens derrière nous. Malheureusement, pour l’instant, nous ne sommes pas encore allées au bout.

Anthony Hernandez Journaliste au Monde 
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