Ecole de football féminin à Revel (Haute Garonne)
A Strasbourg
On l’a souvent, par facilité et par raccourci peut-être, comparée à Zinédine Zidane. « On est tous les deux de Marseille. On a la même origine algérienne, on a le même poste sur le terrain, dit Louisa Necib avant de sourire. Je ne me compare qu’à moi-même. On a tous un modèle, il était le mien comme pour beaucoup de footballeurs. »
Et elle, le football, elle va le découvrir de haut, depuis le balcon de l’appartement de ses parents dans le quartier de la Busserine exactement, dans le 14e arrondissement de Marseille.
« Je regardais les garçons jouer et, un jour, je suis descendue les rejoindre. À Marseille, surtout dans les quartiers Nord, il est naturel de taper dans un ballon. »
Longtemps, elle va se contenter d’être une footballeuse de rue, passant d’abord quelques années à être gymnaste. « Enfant, quand on me demandait ce que je rêvais de faire plus tard, je répondais que je ne savais pas. Plus tard, je ne pensais pas plus passer professionnelle. Ce que j’aime, c’est le jeu. Le reste est arrivé naturellement. »
Louisa Necib signera sa première licence à quatorze ans à l’US 14e (arrondissement), filera ensuite au Celtic Marseille, le temps de faire monter le club en D2. Et puis, il y aura le Centre National de Clairefontaine. Les choses s’accélèrent encore : Montpellier l’accueille une saison, Lyon la séduit ensuite. « J’y suis arrivée en 2007. Le président Aulas fait tout pour nous », précise la meneuse de jeu, qui accumule les titres nationaux (cinq d’affilée), européens (deux Ligues des champions de rang) et désormais mondial (face à l’INAC Kobe) avec l’autre Olympique. « On est toujours motivé. C’est bien de gagner les trophées, c’est plus difficile de les conserver. »
« Dur à digérer… »
Deux ans avant son arrivée à l’OL, à tout juste dix-huit ans, elle avait fêté la première de ses 91 sélections (17 buts) en Norvège. « Le maillot bleu est une fierté pour moi. » Et celle qui accumule les titres en club rêve de faire de même avec ses coéquipières, dont une flopée de Lyonnaises, après avoir terminé à la 4e place de la Coupe du monde 2011, puis des JO 2012 de Londres.
« L’an passé, c’était dur à digérer. Mais le foot est un jeu où rien n’est écrit d’avance. Il faut apprendre de nos erreurs, et rebondir. Il y a une attente légitime des gens qui nous suivent. On joue devant des tribunes pleines et ça fait plaisir. Et nous, on attend plus de nous-mêmes. »
Ce soir, la meneuse de 26 ans mènera le jeu « face à la meilleure équipe européenne », le regard déjà tourné vers le mois de juillet et l’Euro suédois.
par Jean-Christophe Pasqua
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire