Le milieu de terrain des Bleues, Louisa Necib, a appris le football dans la rue, chez elle à Marseille, où elle a vécu une belle enfance. Elle explique son cheminement dans un Euro féminin qui peut être le sien.
« Louisa ? Elle fait des choses qui ne sont pas dans le manuel. » La déclaration est signée Bruno Bini et résume assez bien Louisa Necib. La meneuse de jeu de l’équipe de France est née dans la rue et cela explique ce profil technique que les formations adverses doivent envier. « Je n’ai pas choisi le foot. À Marseille, on y joue à tous les coins de rue, et ça s’est fait naturellement. » On retrouve ainsi la petite Louisa tous les soirs avec les garçons au bas de son immeuble de La Busserine. « Je n’ai jamais eu de problème avec eux. J’avais fait de la gym pendant cinq ans et je ne savais même pas qu’on pouvait jouer en club. »
Elle portera le maillot de l’US 14e uniquement guidée par le jeu. « On était une petite bande de copines. On allait au stade avec nos maillots et nos chaussures, et quand on rencontrait des clubs structurés comme le Celtic et l’ASPTT, on était très contentes. »
Contrairement à d’autres petites filles ou petits garçons, elle n’a pas de poster dans sa chambre. « Pour moi, le foot n’était qu’un divertissement. À Noël, je n’ai jamais réclamé un ballon ou des chaussures à mes parents. Je ne suis allée au Vélodrome qu’à l’âge de 12 ans et je ne regardais pas de match à la télé. »
Et puis, il y a eu l’été 1998, avec un footballeur marchant sur l’eau. « J’ai flashé sur Zidane. Déjà, il est Marseillais, et c’est forcément un plus. On a aussi un peu les mêmes origines et il possède une élégance et une gestuelle à part. Il est beau à voir et donne envie de jouer. »
Elle est devenue milieu comme lui après un cheminement original. « Dans le foot de rue, il n’y a pas trop de postes et je ne savais pas ce que c’était. Mais j’aime bien. C’est le poste où tu peux toucher le plus de ballons. C’est toi qui vas vers le ballon et j’aime cette liberté sur le terrain. »
Au fil des années, la désormais Lyonnaise s’est insérée dans un cadre plus strict. « Le foot de rue est la plus belle école, mais on n’y apprend pas tout. On aime tellement avoir le ballon qu’on a tendance à ne jouer que lorsqu’on l’a. » La numéro 10 a appris à répéter les efforts, notamment ceux de l’ombre. Mais on sait que sur un geste, une courbe diabolique, elle peut renverser un match. Et pourquoi pas un Euro…
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