mercredi 24 juillet 2013

Merci les filles pour cette belle aventure











FRANCE 1 - 1 DANEMARK ( 2 tirs au but à 4)

Boulleau : « Je ne souhaite pas que Bruno Bini s’en aille »

Au lendemain de l’élimination des Bleues en quarts de finale de l’Euro, Laure Boulleau apporte son soutien à Bruno Bini, son sélectionneur. « Ça fait un moment qu’il est là. Je ne souhaite pas qu’il s’en aille, a déclaré l’arrière gauche dans l’Intégrale Foot sur RMC, ce mardi. Dans le football, ça peut aller très vite. Je respecterai la décision qui sera prise. J’aurais des regrets de voir partir Bruno si ça devait être le cas. Mais attendons de voir la décision. »

(rmc)

mardi 23 juillet 2013

"Tactiquement à la rue, Bruno Bini devra assumer cette déconvenue"

Données favorites, les Bleues avaient l’occasion de passer le cap des quarts de finale. En 2009, les Goaloises s’étaient inclinées au même stade face aux Pays-Bas après une séance de tirs au but. Cette fois-ci, le Danemark se dressait devant elles. Incapables de gagner en phase de poule, les Scandinaves se sont qualifiées après un tirage au sort, voyant la Russie éliminée de la compétition. Le « miracle » s’est produit. Le Danemark a vaincu la France aux tirs au but (1-1, 4-2 TAB). Une cruelle défaite qui met en exergue les nombreux problèmes des Françaises durant cette rencontre mais surtout ces derniers mois.

Une 1ère mi-temps, prémices d’une soirée compliquée

La confiance était bel et bien présente pour ce quart de finale. Ayant gagné leurs 3 matchs durant les phases de poule, les Bleues voulaient poursuivre leur beau parcours. Pour ça, Bruno Bini avait gardé son 4-2-3-1. La défense habituelle reprenait sa place. Au milieu, Élise Bussaglia et Sandrine Soubeyrand étaient alignées. La Lyonnaise sera la « quaterback » de l’équipe, la plaque tournante des Françaises en sentinelle devant sa défense. Au contre, la Juvisienne allait avoir un peu plus de liberté se permettant de jouer plus haut. Du moins si les Danoises ne les bloquent pas… Avec l’absence de Marie-Laure Delie – blessée –, le sélectionneur national devait composer à l’avant. Gaëtane Thiney est alignée au poste d’avant-centre. Mais rapidement, elle laissera sa place à Eugénie Le Sommer, prévue sur l’aile gauche. Louisa Necib – n° 10 – prendra l’aile gauche. C’est « Tatane » qui bascule dans l’axe et même sur l’aile gauche le plus souvent en 1ere période. Malgré la passivité des latérales danoises et leur manque de vitesse, Elodie Thomis commence le match sur le banc. Camille Abily se retrouve ailière droite. Plus à l’aise dans l’axe, elle occupe parfois cette place comme à la Coupe du Monde 2011 durant laquelle la Bretonne semblait être perdue.

Les 11 titulaires françaises (crédit : Eurosport)
Les 11 titulaires françaises (crédit : Eurosport)

La défense danoise, ciment d’un 1er acte parfait

Comme expliqué lors d’un dernier article, l’équipe danoise sait défendre. Annoncée le plus souvent en 4-3-3, elle n’utilise pas cette mise en place et sait s’adapter. Lors du 1er acte (et tout au long du match), elles vont réussir le coup parfait. Ayant étudié le jeu des Françaises, les Scandinaves sont conscientes que le 1er danger des Goaloises provient de leur entrejeu. Avec Bussaglia titulaire, les filles de Kenneth Heiner-Møller devaient effectuer un pressing constant et agressif pour quadriller la Sedanaise. L’excellent duo composé de Harder et Knudsen va s’en charger. Le 4-3-3 se transforme en 4-4-2 avec le travail de sape des deux joueuses offensives. Chacune va prendre au marquage individuel soit Elise ou sa comparse, Sandrine Soubeyrand.Les deux Scandinaves obligent les Françaises à décrocher très bas pour toucher le ballon et orienter le jeu. Quand la défense centrale française s’appliquer à relancer, l’une des milieux défensives danoises sort pour gêner la relance. Elle laisse donc Soubeyrand ou Busssaglia, seule. Or, le système tactique est bien rodé. La capitaine – Pedersen – sort sur la milieu en question.
Le 4-4-2 danois est bien en place. Harder et Knudsen (ronds jaunes) sont au marquage des deux milieux françaises (ronds verts). De plus, les lignes sont bien distincts (lignes blanches). L'équipe est bien regroupé en blocs (3)
Le 4-4-2 danois est bien en place. Harder et Knudsen (ronds jaunes) sont au marquage des deux milieux françaises (ronds verts). De plus, les lignes sont bien distincts (lignes blanches). L’équipe est bien regroupé en blocs (3)
Cette mise en place tactique – presque parfaite – est aussi orchestrée par les latérales. Lors de ses premières rencontres en Suède, le Danemark a démontré une vraie facilité à poser le jeu, une certaine maitrise des petits espaces et une mise en place offensive permettant aux latérales de monter. Or, contre la France, le groupe de Kenneth Heiner-Møller va continuer à poser le ballon, mais ne va pas prendre de risques incommensurables. Le mot d’ordre était de faire déjouer les Bleues. Si nous nous conférons aux (mauvais) résultats des bleues lorsque cette tactique est employée par l’adversaire, le Danemark avait vu tout juste. Les latérales vont rester basses. Elles vont avoir l’intelligence de bloquer dans un premier temps l’équipe de France. Les lignes sont à plat. Ayant peu de « sprinteuses » sur les ailes, les Bleues repiquent dans l’axe et se heurtent au bloc axial, très dense, des Scandinaves. Les latérales se régalent pour contrer. Tout au long de la 1ère période, sur chaque récupération (ou presque), Theresa Nielsen va débouler sur son aile droite. Les ailières ne font pas l’effort de revenir, comme Thiney laissant leurs joueuses respectives plutôt seules.
Sur l'image 1, on peut noter que le bloc danois est bien en place (traits bleues) avec deux milieux prêtes à bondir (ronds jaunes). Sur l'image 2, Nielsen
Sur l’image 1, on peut noter que le bloc danois est bien en place (traits bleues) avec deux milieux prêtes à bondir (ronds jaunes). Sur l’image 2, Nielsen (rond jaune) longe la ligne. Thiney (rond orange) est trop éloignée de de sa joueuse qui peut attaquer (flèche verte). Sur l’image 3, Nielsen est en action (rond rouge). Thiney est encore en retard (rond jaune). Cela lui permet de prendre la profondeur (flèche verte)

L’attaque française amorphe

Au contraire, offensivement, Thiney a joué son rôle. En première période et au fil du match, elle a réussi avec ses qualités à se procurer quelques occasions sans trouver le cadre. Une vilaine habitude de la Juvisienne durant les grandes rencontres. Lors du 1er acte, le bloc français est trop bas. Au lieu de mettre la pression sur les danoises, elles regardent les scandinaves jouer tranquillement leur jeu. Les espaces sont trop nombreux dans le milieu français. Sur le plan offensif, le duo Bussaglia / Soubeyrand n’a pas fonctionné. Bloquées par les deux milieux adversaires, elles doivent redescendre pour chercher le ballon ou allonger le jeu. Lorsque les ballons arrivent sur les ailières françaises, les solutions sont minimes. De plus, la capitaine française montre très souvent en n°8. Avec les nombreuses pertes de balles, elle laisse Elise Bussaglia, seule, devant rattraper les milieux axiales adversaires. Louisa Necib, esseulée durant de longues minutes en n° 10, fait l’effort de combler les écarts entre les lignes. Assez libre, elle touche trop peu le ballon. La mise en place tactique défensive des Scandinaves oblige Eugénie Le Sommer – buteuse – à s’écarter pour toucher le cuir. Les ailières – plus axiales qu’autre chose – n’ont pas les moyens de dribbler leurs adversaires. Dans ses conditions, elles plongent souvent dans l’axe. Le Sommer est prise dans les entrailles danoises. Les latérales françaises, souvent basses, doivent faire l’effort de monter pour combiner. Or, les écarts sont trop importants entre les lignes et le temps d’attente permet aux Danoises de se replacer. Les seules solutions françaises restent les coups de pied arrêtés ou bien les frappes à l’entrée de la surface. Le bloc français est trop bas. Les Goaloises ne prennent pas assez la profondeur.
L'attaque française n'arrive pas à s'en sortir. Soubeyrand (rond violet) joue le ballon bas afin d'orienter le jeu. Louisa Nécib (rond jaune) est obligée de décrocher afin de toucher le cuir (flèche verte). Corinne Franco (flèche rouge) est esseulée mais loin du milieu. Si Soub' veut la trouver par une passe latérale, l'équipe danoise va pouvoir coulisser.
L’attaque française n’arrive pas à s’en sortir. Soubeyrand (rond violet) joue le ballon bas afin d’orienter le jeu. Louisa Necib (rond jaune) est obligée de décrocher afin de toucher le cuir (flèche verte). Corinne Franco (flèche rouge) est esseulée mais loin du milieu. Si Soub’ veut la trouver par une passe latérale, l’équipe danoise va pouvoir coulisser.

Une seconde mi-temps pleine d’espoir

Les changements tactiques se font ressentir. Bruno Bini a fait des choix. Elodie Thomis rentre à place de Soubeyrand. L’Antillaise prend son aile droite. Camille Abily revient dans l’entrejeu français et aura comme tâche d’être le relais entre le milieu et l’attaque, jouer en 8. Gaëtane Thiney reste dans l’axe. Elle se permettra même, souvent, de venir au niveau d’Eugénie Le Sommer afin d’amener une présence de plus sur le front de l’attaque. Louisa Necib passe sur l’aile gauche, mais n’hésitera pas à coulisser dans l’axe. Les Françaises vont revenir avec d’autres intentions. Le pressing est plus important, le bloc français plus haut. Les ballons récupérés sont bien plus nombreux. Le duo Abily / Bussaglia quadrille le milieu de terrain. Les Bleues profitent également de la fatigue des Danoises. Émoussées physiquement, elles accumulent les petites fautes techniques permettant aux filles de Bruno Bini de récupérer le cuir.
Tout le bloc français est bien plus haut dont la défense (traits blancs). Bussaglia et Abily (ronds oranges) surveillent l'entrjeu. Les ailières (traits verts) coulissent bien dans l'axe. Elles peuvent également contrer (flèches jaunes)
Tout le bloc français est bien plus haut dont la défense (traits blancs). Bussaglia et Abily (ronds oranges) surveillent l’entrejeu. Les ailières (traits verts) coulissent bien dans l’axe. Elles peuvent également contrer (flèches jaunes)

















Les Françaises attaquent beaucoup plus. Elles utilisent la largeur. Tout en restant stéréotypées. Quand le jeu tangue à droite, on utilise la profondeur avec les montées de Franco et la vitesse de Thomis. L’ailière droite fera de nombreux efforts défensifs pour bloquer les latérales adversaires. Face au jeu, elle fait monter le bloc français et apporte le danger avec des dribbles chaloupés. Malheureusement, ces centres ne trouveront pas preneuses à cause d’un dernier geste peu précis ou simplement d’une ligne offensive trop alignée. Seule Abily reste parfois en soutien pour récupérer le cuir. À gauche, c’est Laure Boulleau qui va attaquer. La Parisienne profite du profil axial de Necib qui coulisse souvent dans l’axe. Elle combine avec elle. Dans l’axe, c’est bien plus compliqué. Thiney joue souvent en 9 et demi, seconde attaquante. La Juvisienne profite des décrochages de Le Sommer pour prendre l’axe et essayer d’apporter le danger. Capable de dribbler dans des petites espaces, elle fera le bon décalage, mais sans trouver la brèche. Le bloc axial danois est très dense et oblige les Françaises à élargir leur jeu sans trouver de véritables solutions. La gardienne Petersen dégage tout et la très bonne défense centrale se régaler sur les nombreux centres des Goaloises. Le penalty de Louisa Necib, auteur d’une performance bien moyenne sauvera les meubles, auteur d’une performance bien moyenne.
Les Bleues cherchent avant tout de jouer sur la droite. Le milieu français est haut et peut servir de relais (trait blanc). Elodie Thomis (rond orange) a diverses solutions bien que les Bleues semblent statiques. Corinne Franco prend la profondeur (flèche rouge). Pendant ce temps-là, la défense danoise est très axiale mais surtout regroupé (traits rouges)
Les Bleues cherchent avant tout de jouer sur la droite. Le milieu français est haut et peut servir de relais (trait blanc). Elodie Thomis (rond orange) a diverses solutions bien que les Bleues semblent statiques. Corinne Franco prend la profondeur (flèche rouge). Pendant ce temps-là, la défense danoise est très axiale mais surtout regroupé (traits rouges)
La deuxième période (ainsi que durant la prolongation) se rapprochent d’une attaque défense. Les Danoises font le dos rond et essayent d’agir en contre sans trouver de solutions. Conscientes de leurs difficultés, le 4-2-3-1 (voir 4-4-2) fait place à un 4-5-1 (voir 4-6-0). L’objectif est clair, défendre. Les Françaises trop naïves continuent de buter sur cette défense, solide dans l’axe. De nombreuses fois, Élodie Thomis va faire la différence, mais sa maladresse la rattrape. Les Françaises sont réduites – tout au long de la prolongation ou presque – à tirer en dehors de la surface. Au lieu de faire tourner le cuir et de chercher la brèche, les Bleues vont s’appliquer à insister sur les mêmes actions sans faire preuve de créativité. Camille Abily va même jouer le rôle d’une n° 10 voir attaquante à la fin du match. Les Bleues se retrouvent en 4-2-4 sans trouver de profondeur ou pouvoir réellement combiner. La séance de tirs au but sera fatale.

Et maintenant, que faire ?

La défaite fait mal. Encore plus celle-ci. Déçues de ne pas avoir ramené de médailles lors de la Coupe du Monde 2011 et surtout les JO en 2012, les Françaises rentrent une nouvelle fois à la maison sans titre. A qui la faute ? Chahuté avant la compétition, Bruno Bini avait presque (re)conquis une partie du public grâce à des matchs de poule plutôt maîtrisés. Les médias continuaient à s’y intéresser et l’engouement général croissait. Mais, comme d’habitude, les Goaloises ratent la dernière marche. Ayant déjoué durant la rencontre, elles sortent de cet Euro tête basse. Le plus criant aura été le manque chronique de finition et l’incapacité à concrétiser leur puissance.
C’était sûrement la dernière occasion pour certaines de remporter un titre. Tactiquement à la rue, Bruno Bini devra assumer cette déconvenue. Il ne reste plus qu’à espérer que le groupe n’explose pas comme avec l’affaire Bompastor qui avait fait grand bruit. Ou encore l’enquête assassine du JDD sur le sélectionneur national. Continuer avec Bruno Bini et son « projet de vie » ou arrêter la collaboration, le dernier mot reviendra à la fédération.

Bini : «Abattu»

Bruno Bini, «abattu» par l'élimination de son équipe en quart de finale de l'Euro lundi par le Danemark (1-1, 2 tab à 4), n'a pas voulu se prononcer sur son avenir à la tête des Bleues.

«Bruno Bini, quel est votre état d'esprit après cette élimination ?
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? On est déçu bien sûr, abattu. Sur le match, on ne mérite pas d'être éliminé même si on fait 35 mauvaises premières minutes. Ensuite c'est un cavalier seul, on égalise et on a l'emprise sur le jeu. Après, à un quart d'heure de la fin les autres attendent les tirs au but. J'ai revécu ce qu'il s'était passé en 2009 quand les Pays-Bas avaient fait la même chose. Les tirs au but, c'est un coup les uns, un coup les autres.
«Les joueuses étaient sûrement un peu tendues contre une équipe qui arrive du diable-vauvert, qui n'a plus rien à perdre.»

Comment expliquer cette première demi-heure complètement ratée ?
Les filles étaient sûrement un peu contractées. Le Danemark a eu deux jours de plus de récupération, c'est énorme. Après, elles étaient sûrement un peu tendues contre une équipe qui arrive du diable-vauvert, qui n'a plus rien à perdre. Elles nous ont posé des problèmes entre les lignes mais après on a repris la maîtrise. Mais on avait déjà pris un but. C'est dur de courir après le score même si on a beaucoup mieux fini qu'elles. Mais on leur souhaite bonne chance, c'est tout sauf un hasard si elles sont en demi-finales.

Vous avez très vite modifié la disposition de votre attaque et fait un changement dès la pause. Le 11 de départ était-il le bon ?
Quand on est coach, on pense que c'est la meilleure composition possible. On l'avait choisie ensemble, avec les cadres de l'équipe. On avait plusieurs options et on a pris celle-là. Mais au bout d'un quart d'heure, on sent que ça ne va pas. A la pause, on est mené et je fais entrer Thomis dont la vitesse nous a aidés. La blessure de Laura Georges nous a aussi embêtés car ça enlevait une possibilité de changement.
«On a fait trois victoires et un nul et on est éliminé. Les autres font trois nuls et une défaite et elles passent. C'est comme ça.»

Cette élimination peut-elle être un coup d'arrêt pour le développement de la discipline en France ?
Je ne pense pas. On a quand même donné une bonne image de la discipline. On a fait trois victoires et un nul et on est éliminé. Les autres font trois nuls et une défaite et elles passent. C'est comme ça. Les filles n'ont pas à rougir de l'image qu'elles ont donnée.

Qu'en est-il de votre avenir ?
Ce n'est pas le moment d'en parler. Il y a un temps pour tout.» http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Bini-abattu/387757

lundi 22 juillet 2013

La plus belle génération du football français sacrifiée à l'autel de Bini-Bini



Sélectionneur depuis 2007, Bruno Bini a eu le temps de connaître cette équipe dont il pointe les atouts. Sa grande chance est d'avoir pu s'appuyer sur un groupe qui est arrivé à maturité avec des joueuses d'exception! Il s'est appuyé sur un tronc commun qui a l'habitude d'évoluer ensemble depuis 2007. Or, ses méthodes, plus que contestées, notamment par l'ancienne capitaine lyonnaise, Sonia Bompastor, se sont révélées inefficaces ... pire, elles ont mené à des échecs cuisants avec la plus belle génération que le football féminin a connu. 

Pour finir, petite formule que Bruno Bini inscrit tous les jours dans le journal quotidien qu'il rédige : "Aujourd'hui encore va être une belle journée"... oui, effectivement, c'est le dernier jour où nous le voyons à la tête de notre belle équipe tricolore, c'est une belle journée!

Avant une éventuelle finale avec la Suède, le Danemark (ce soir) puis la Norvège sont sur la route des Goaloises


Louisa Necib : "Je suis contente pour Lotta - Ce ne sont pas de nouveaux favoris, elles l'ont toujours été !" "J'ai été surprise du jeu des Danoises face à la Suède"

Charme tricolore

Lundi 22 juillet, rendez-vous pour notre quart de finale FRANCE- DANEMARK

L'Equipe du 21 juillet 2013
Sur ma route, il y a aussi tous les coachs que j'ai pu croiser... (Elle marque une petite pause). Et puis il y a moi, non? (Elle éclate de rire.) Si je n'aimais pas le foot...
L'amour du foot joue beaucoup, non? Tu passes par toutes les émotions, tu fais des multitudes de rencontres et de voyages.

jeudi 18 juillet 2013

La belle centième ... un diamant taillé en bleu










Centenaire depuis 20h30 pétante, Louisa Necib est la 10e joueuse de l’histoire du football français à dépasser le cap des 100 sélections. Une soirée fêtée dignement avec un titre de Joueuse du match, un but, une passe décisive, une victoire et une brillante qualification pour les quarts de finale. Focus.



Et de 100. Louisa Necib a fêté sa centième cape sous le maillot frappé du Coq, ce jeudi soir lors d'une superbe soirée de football dans une Linköping Arena bondée. Dès ses premiers ballons, la numéro 14 tricolore donne le ton, elle délivre un délice pour Le Sommer, qui croque dedans à pleine dents, mais envoie le ballon sur le poteau.

Louisa Necib poursuit sa montée en puissance au fur et à mesure de la partie. Placée sur le flanc gauche de l'attaque bleue, la Marseillaise s'applique, défend, se replace et tacle. Animée d'une immense envie, la milieu de terrain poursuit son soir par une frappe du gauche limpide, claquée par la gardienne au-dessus de la barre. Appliquée, déterminée, la Française semble savoir que son heure viendra ce soir.


"Qui elle n'étonnerait pas ?"


Et quelle heure. Après avoir lancée plusieurs offensives françaises de passes lumineuses, c'est elle qui en reçoit une de Le Sommer, peu après l'heure de jeu. Necib contrôle, place son ballon devant elle et décoche une superbe frappe en lucarne. Un but fêté avec émotion par toute la délégation tricolore. "C’était sa 100e, elle met un super but, on est contente qu’elle explose encore un peu aujourd’hui, elle monte en puissance, racontait Gaëtane Thiney après la rencontre. Elle a eu une préparation un peu compliquée avec ses problèmes de blessure, elle va mieux. Cela fait plaisir de la voir avec cette qualité de jeu."

Deux minutes plus tard, elle y va d'un corner parfait pour le troisième but français, de Renard. "Louisa se porte bien hein, réagissait Bruno Bini en zone mixte. Elle est centenaire, elle ne fait pas son âge. Elle avait déjà bien débuté, mais en deuxième mi-temps… Qui elle n’étonnerait pas ?"
Par Oicem Saidoun

Joueuse UEFA du match


Louisa Necib, un diamant taillé dans la rue


Le milieu de terrain des Bleues, Louisa Necib, a appris le football dans la rue, chez elle à Marseille, où elle a vécu une belle enfance. Elle explique son cheminement dans un Euro féminin qui peut être le sien.


« Louisa ? Elle fait des choses qui ne sont pas dans le manuel. » La déclaration est signée Bruno Bini et résume assez bien Louisa Necib. La meneuse de jeu de l’équipe de France est née dans la rue et cela explique ce profil technique que les formations adverses doivent envier. « Je n’ai pas choisi le foot. À Marseille, on y joue à tous les coins de rue, et ça s’est fait naturellement. » On retrouve ainsi la petite Louisa tous les soirs avec les garçons au bas de son immeuble de La Busserine. « Je n’ai jamais eu de problème avec eux. J’avais fait de la gym pendant cinq ans et je ne savais même pas qu’on pouvait jouer en club. »
Elle portera le maillot de l’US 14e uniquement guidée par le jeu. « On était une petite bande de copines. On allait au stade avec nos maillots et nos chaussures, et quand on rencontrait des clubs structurés comme le Celtic et l’ASPTT, on était très contentes. »
Contrairement à d’autres petites filles ou petits garçons, elle n’a pas de poster dans sa chambre. « Pour moi, le foot n’était qu’un divertissement. À Noël, je n’ai jamais réclamé un ballon ou des chaussures à mes parents. Je ne suis allée au Vélodrome qu’à l’âge de 12 ans et je ne regardais pas de match à la télé. »
Et puis, il y a eu l’été 1998, avec un footballeur marchant sur l’eau. « J’ai flashé sur Zidane. Déjà, il est Marseillais, et c’est forcément un plus. On a aussi un peu les mêmes origines et il possède une élégance et une gestuelle à part. Il est beau à voir et donne envie de jouer. »
Elle est devenue milieu comme lui après un cheminement original. « Dans le foot de rue, il n’y a pas trop de postes et je ne savais pas ce que c’était. Mais j’aime bien. C’est le poste où tu peux toucher le plus de ballons. C’est toi qui vas vers le ballon et j’aime cette liberté sur le terrain. »
Au fil des années, la désormais Lyonnaise s’est insérée dans un cadre plus strict. « Le foot de rue est la plus belle école, mais on n’y apprend pas tout. On aime tellement avoir le ballon qu’on a tendance à ne jouer que lorsqu’on l’a. » La numéro 10 a appris à répéter les efforts, notamment ceux de l’ombre. Mais on sait que sur un geste, une courbe diabolique, elle peut renverser un match. Et pourquoi pas un Euro…

100ème sélection ce soir FRANCE - ANGLETERRE

Interviews décalées



Louisa Necib, milieu de terrain de la France
C’est plutôt une belle soirée. On gagne ce match et on finit premières du groupes apparemment, c’est plutôt bien. Je pense que dans l’ensemble, toutes les filles de l’équipe ont fait un assez grand match aujourd’hui. On a beaucoup travaillé. Le coach avait mis quelque chose en place et on l’a pas mal réalisé. Je me sens de mieux en mieux. C’est vrai que j’avais arrêté pendant huit jours pour une blessure. Donc je reviens, c’est que du bonus. On ne va pas parler de fête tout de suite (après la qualification). Ça reste le premier tour. Il reste beaucoup de matches à jouer donc on va préparer ce match pour pouvoir faire le meilleur match possible.