mardi 12 mars 2013

"Une Necib de gala"


L'équipe de France est repartie de Rouen sur un nouveau résultat nul. Sa capacité à se créer une multitude d'occasions a séduit. Ses difficultés pour les convertir, un peu moins. Les spectateurs du stade Robert-Diochon - du moins, ceux qui ont suivi les aventures de l'équipe de France féminine à Londres - ont vécu comme un grand bond en arrière dans le temps, samedi soir. Avec ce France-Brésil, Ils ont eu droit à une reproduction grandeur nature des France-Japon et France-Canada, la demi-finale et le match de classement des jeux Olympiques, en août dernier, tous deux terminés sur un score de 0-1 et un monumental gâchis des Bleues. Ceux qui ont beaucoup, beaucoup de mémoire se souvenaient aussi du dernier match féminin international à Rouen en août 2006 marqué par une défaite 0-1, face au... Canada. 

Une Necib de gala
Le scénario de 2013 a, heureusement pour l'ambiance générale, débouché sur une petite variante finale, tout au bout d'une nuit normande plutôt douce et agréable. La Lyonnaise Louisa Necib, admirable de finesse technique, a obtenu la récompense de ses nombreux efforts, elle qui avait touché auparavant deux fois les poteaux (66e, 90e +2), en transformant un penalty cinq minutes après la fin du temps réglementaire. Le 20e but en sélection pour celle qui est souvent assimilée à une Zidane version femme, et pas seulement en raison de ses origines marseillaises et algériennes. La France a ainsi enchaîné son cinquième résultat nul consécutif, le deuxième face au Brésil en trois jours après celui de Nancy, mercredi (1-1). Mais le spectacle a été tout sauf nul, lui, si l'on veut bien oublier 25 premières minutes très poussives. A Rouen comme ailleurs, cette équipe perpétue une certaine tradition de la « French touch » - on n'en dira pas autant des Brésiliennes, pas vraiment « samba » samedi. Il lui reste à améliorer son ratio occasions-buts, une tare déjà observée à Londres donc. « On a manqué d'efficacité, c'est vrai, admer l'entraîneur Bruno Bini, et il y aura toujours des gens pour grogner parce qu'on ne gagne pas mais moi j'ai aimé mon équipe aujourd'hui, vraiment. » Dans l'ensemble, le « club des internationales » aussi. Créée dans la semaine, cette association d'anciennes Bleues, était plutôt d'humeur joyeuse, rassemblée au pied de la tribune d'honneur quelques minutes après la fin de la partie. Notamment l'Ebroïcienne Candice Prévost 4 capes en 2008 et 2009, qui a commenté le match pour Eurosport dont elle est consultante : « Ce groupe est extrêmement compétitif. C'est une belle génération et derrière, ça va suivre car la Fédé a mis des choses en place, des Pôles Espoirs, du travail effectué dans les clubs. Ça a déjà déjà porté ses fruits avec le titre de champion du monde U17 conquis en octobre dernier. »

«En phase finale, ça ne pardonne pas» 
Dans l'immédiat, pour ce qui est de l'Euro 2013 en Suède, l'ex-attaquante du PSG prévient : « Le problème, c'est de ne pas traduire au score la domination. En phase finale, ça ne pardonne pas, on n'a vu lors des JO. Il faut encore travailler devant le but. Après les 4e places au Mondial en 2011 et aux JO en 2012, l'équipe doit franchir le pas, en prenant plus de confiance, d'assurance et aussi d'impact. » Gaëlle Blouin (41 sélections de 1999 à 2002), est tout de même bien placée pour savoir que « contre ces grosses nations comme le Brésil ou l'Allemagne, ça ne faisait pas match nul il y a quelques années, il ne faut pas l'oublier ». Mais l'ancienne milieu reconnaît aussi que « la France sera attendue en Suède, l'effet de surprise ne jouera plus, tout le monde veut la voir remporter un titre maintenant ». La vice-capitaine Gaëtane Thiney, grande figure de cette formation (mais un peu effacée samedi) en est tout à fait consciente : « Une médaille à l'Euro, ça ne compte pas. Il faudra gagner. » Rendez-vous donc du 10 au 28 juillet. On ne doute pas que les Françaises ont gagné quelques téléspectateurs supplémentaires dans les travées de Diochon. D'ailleurs, si elles veulent revenir dans le coin par la suite, qu'elles ne s'en privent surtout pas.


a.rabany@presse-normande.com








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