mercredi 6 mars 2013

FRANCE BRÉSIL ce soir à Nancy : des filles dans le vent !



Nancy. Si vous faites partie de cette caste fièrement misogyne qui considère le football uniquement au masculin pluriel et que vous assimilez, du coup, sa version féminine à une singularité à la mode, un conseil de repenti, faites un effort.
Passez donc par le stade Marcel-Picot en fin d’après-midi et on prend les paris, vous changerez, un peu, beaucoup ou passionnément, d’avis !
Car depuis cinq ans au moins l’équipe de France a renversé les tendances, bouleversé les opinions et soulevé les cœurs. La voilà de passage en Lorraine pour la première fois depuis 1990, l’événement ne passera pas inaperçu puisque 16.000 personnes avaient déjà pris rendez-vous hier, le stade nancéien ne sera pas loin de faire le plein ! Presque de quoi rendre jaloux ces Messieurs de l’ASNL.
Il est vrai que si le charme des Françaises n’est plus à démontrer, l’adversaire du jour exerce aussi une fascination particulière. Le Brésil ! Il a tout spécialement traversé l’Atlantique pour se frotter à une autre des meilleures équipes du monde. France - Brésil, avec un bis répétita dans trois jours à Rouen, au-delà de toutes les résonances asexuées, c’est aussi le quatrième contre le cinquième au classement FIFA.
Un match haut de gamme qui, curieusement, n’a connu qu’un précédent, c’était le 23 septembre 2003 à Washington en Coupe du monde, les deux équipes n’avaient pu se départager (1-1). Laura Georges et Sandrine Soubeyrand en étaient, elles pourraient témoigner. Voilà donc une rareté qui donne un attrait supplémentaire, si besoin était.
« Vous savez pour toutes les nations, c’est à peu près la même chose, le jeu des garçons et des filles se ressemblent… » Bruno Bini, le patron des Françaises, vient de répondre à la question qui est sur toutes les lèvres, ce France - Brésil là peut-il nous mettre les émotions à fleur de peau ? A priori oui ! Louisa Necib, une des meilleures animatrices du jeu à la Française, nous donne aussi des garanties. « J’ai connu deux joueuses brésiliennes à l’OL, Katia et Rosana, je sais qu’elles étaient très techniques. Elles aiment les petits espaces mais nous avons aussi un jeu proche de cela… » ajoute-t-elle.

LES MÊMES QU’À STRASBOURG

« C’est du football samba : Avec du génie, de la folie même, mais aussi parfois des absences défensives », affirme Bruno Bini. Que des promesses !
En somme les deux adversaires auraient à peu près les mêmes caractéristiques, la même marque de fabrique. Et elle serait plutôt séduisante. Le synthétique nancéien, même s’il n’est pas à proprement parlé très bien apprivoisé par ces dames, pourrait aussi servir cette cause.
Mais Bruno Bini tient tout de même à rappeler, à quelques encablures du championnat d’Europe, que la France est là pour bosser. Il refuse, par exemple, le qualificatif d’amical, il préfère préparation. Ses Bleues sont à la recherche d’une efficacité accrue, « nous nous créons beaucoup d’occasions de buts ! » explique l’entraîneur qui n’a pas tout à fait digéré le dernier match contre l’Allemagne (3-3), ses filles non plus. Un sentiment de vexation au regard des circonstances. Du coup, il a sélectionné le même groupe, histoire de lui offrir une occasion de revanche.
Comme pour les garçons, la saison des filles entre dans sa période la plus agitée, il y aura bientôt les quarts de finale de la Ligue des Champions, or les Bleues comptent dix Lyonnaises en leur sein. De quoi assurer une stabilité. Elle contribue grandement à la montée en puissance de cette équipe de France qui pourrait aussi mesurer ses progrès à son audience populaire. « Il faut même que je change mon management dans un stade aussi rempli que celui de Nancy ! Je me souviens qu’en Israël, il n’y a pas si longtemps, il y avait cinq personnes dans les tribunes, pas un bruit, j’entendais même le commentateur de la télé depuis sa cabine… » sourit Bini en regardant ses filles débiter des autographes. Qui sait si ce soir notre macho n’ira pas à son tour attendre ces dames à la sortie…
Christian FRICHET

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